Dès la rentrée, je vous en ai un peu parlé, mon rythme va changer. De toute façon, je ne peux pas continuer comme dernièrement, la fatigue s’installe durablement, et je me dirige vers l’épuisement. Je ne veux pas. Depuis maintenant plus de deux ans, voilà mon rythme. Lundi, bureau de 7h30 à 19h30. Mardi à jeudi, bureau de 7h-7h30 à 17h30. Sport de 18 à 19 heures. Vendredi, bureau de 7h-7h30 à 13h30. Sport à 14 heures. Je rentre à la maison vers 16 heures et là, c’est mon vrai moment de détente, la fin du vendredi après-midi. Samedi, sport en fin de matinée, et ça, ça coupe la journée. Je rentre vers 14h30, le temps de manger une bricole, me doucher, bien souvent il est 16 heures, et je n’ai ni l’envie ni le courage de me rhabiller, me maquiller pour sortir avec Chéri.
Souvent ça se termine en sieste, j’ai besoin de récupérer, car je dors en moyenne cinq heures par nuit. Et un dimanche sur deux, je me lève avant six heures pour aller passer la journée à Reims. Il reste donc un dimanche sur deux pour avoir un semblant de temps avec Chéri, sortir, être ensemble… Et ça ne va pas. Je suis tout le temps fatiguée le dimanche du coup.
Réduire le sport ? Pas question. Ou pas beaucoup en tout cas. C’est ça qui m’aide à tenir ce rythme physique mais aussi qui me permet de tenir le coup psychologiquement. Et j’ai maintenant une réelle passion pour la musculation. C’est mon moment à moi, celui où je laisse le téléphone dans mon casier pour une heure, où je me laisse totalement porter, diriger, où je n’ai pas à réfléchir, pas à décider pour les autres, où je n’ai pas le coeur battant que le téléphone sonne et qu’on m’annonce la nouvelle que je redoute 24h/24 concernant mes parents. Alors renoncer au sport, non…
Ce à quoi j’étais décidée, c’était de ne plus faire que quatre séances par semaine, arrêter le samedi, et faire uniquement du mardi au vendredi. Je sentais que c’était aussi une attente de Chéri, que nous nous retrouvions et passions plus de temps ensemble. Je sais à quel point la situation est injuste pour lui. Et pour moi. Car à part le sport, les loisirs sont devenus peau de chagrin. On n’a plus le temps de voir nos amis, on part de moins en moins en vacances, en week-end, et surtout, ça nous manque d’être ensemble, tout simplement.
Je n’ai pas eu besoin de faire le choix de quatre séances par semaine au lieu de cinq, car il y a aussi du changement du côté de Paul. Voilà maintenant six ans qu’il coache à l’Usine, et depuis un an, il me faisait part de son envie de changement, d’évolution. Jules, son frère jumeau est lui aussi coach à l’Usine. Ils jouent dans la même équipe de hockey. Sont pompiers dans la même caserne. Des vrais jumeaux. C’est troublant la gémellité. J’adore parler avec eux, leur poser des questions, comprendre leur relation. Mais bref, là n’est pas le sujet aujourd’hui.
A 33 ans, tous les deux ont envie d’une nouvelle aventure professionnelle. Tous les deux ensemble, évidemment. Il y a presque six mois maintenant, Paul me parle d’un studio de coaching privé, haut de gamme, qu’il aimerait reprendre, avec Jules. Il m’en a parlé, en me demandant une discrétion absolue, tant que ce n’était pas certain. Je lui ai tout de suite dit que naturellement je le suivrais, et que nous ferions des séances du mardi au vendredi, que je ne voulais plus le samedi. Ca a pris plusieurs mois pour que tout se fasse, la négociation, le compromis de vente, le dossier complet. Paul et Jules l’ont ensuite annoncé aux dirigeants de l’Usine. Pas une annonce facile, ils ne sont pas particulièrement ravis de perdre leurs deux meilleurs coachs, ceux que tous les adhérents veulent.
Contractuellement, bien sûr Paul et Jules n’ont pas le droit d’emmener les adhérents de l’Usine. Mais… les adhérents, eux, ont le droit de faire ce qu’ils veulent. En l’occurrence, en ce qui me concerne, mon abonnement se termine en septembre, je ne le renouvellerai pas, tout simplement. Le propriétaire de l’Usine est venu me voir, me disant qu’il comprend que je suive Paul, que mon évolution physique est tellement impressionnante qu’il est logique que je veuille la continuer avec Paul. Un autre adhérent va suivre Paul. Et trois vont suivre Jules.
Je comprends qu’il n’y en ait pas plus. Financièrement notamment. Car la plupart des élèves voient Paul ou Jules une à deux fois par semaine maximum, et le reste du temps viennent faire leurs séances seuls à l’Usine. Grâce à l’abonnement payé une fois par an, on vient aussi souvent qu’on veut. Le coaching est payable en supplément à l’heure. Donc la plupart prennent une ou deux heures de coaching par semaine. Au studio, pas d’abonnement à payer, mais il n’y aura que des heures de coaching.
Et facturées plus chères que les heures de coaching à l’Usine. Donc le calcul est vite fait pour ceux qui viennent cinq fois par semaine, mais en prenant uniquement une fois ou deux du coaching. Cela reviendra extrêmement plus cher de venir cinq fois au studio. Pour moi cela est plutôt bénéfique, car Paul me facturera au studio le même prix de l’heure de coaching qu’à l’Usine, et je n’aurai pas l’abonnement annuel à payer. En revanche, quand Paul sera en vacances ou en tournoi de hockey, je ne pourrai pas aller au studio comme je vais à l’Usine en ce moment quand il est absent.
Ce n’est pas ce qui me perturbe le plus.
Non.
Je dois reconnaître que ce qui me perturbe réellement, mais vraiment, c’est de quitter l’Usine. En deux ans, j’y ai créé des liens forts. Avec l’équipe de coachs, avec le directeur, avec certains adhérents aussi. L’ambiance, l’émulation de voir toute cette équipe, ça va me manquer beaucoup. Le lieu aussi. C’est si beau, cet endroit unique de 2000 mètres carrés, niché au coeur de la gare Saint-Lazare, classé monument historique. J’aime y aller, traverser l’agitation de la gare et me faufiler dans cet endroit bien caché au coeur même de la gare. Et puis, c’est tout près de mon travail (quatre stations de métro) et de chez moi (six stations). Ce qui me permet d’y être en 20 minutes, et d’y aller à pieds en une demi-heure quand il y a des grèves.
Le studio sera moins central, dans le 17e arrondissement, dans un très bel endroit, un immeuble haussmannien, niché dans une jolie cour, séparé du boulevard par une porte cochère très belle. Un quartier chic, beau, mais moins vivant que la gare Saint-Lazare, et un peu plus loin. 40 minutes pour y aller depuis mon bureau et 45-50 minutes de chez moi, avec une correspondance de métro.
Alors oui, ça me perturbe vraiment, mais n’importe, je ne veux pas quitter Paul. Ce que j’ai commencé avec lui, je veux le terminer avec lui. Surtout cette troisième année qui commence, la plus importante pour moi, celle de la stabilisation, de l’autonomie sportive et alimentaire à acquérir, celle de la silhouette à continuer à affiner… Et surtout, maintenant que Paul s’est formé à l’hypnose/PNL et m’en fait une séance tous les 15 jours, gratuitement, j’avance encore plus vite vers l’apaisement psychologique. Et jamais il ne compte son temps quand il s’agit de me parler, de me booster, de m’envoyer des messages. Et il ne me fait pas payer non plus le plan alimentaire.
Et puis, je ne vais pas le laisser tomber dans cette nouvelle aventure. Il doit développer et fidéliser une clientèle, et au début, avoir une élève comme moi qui vient cinq fois par semaine, ce n’est pas négligeable.
D’autre part, nous sommes devenus plus qu’une élève et son coach… Bref, nous allons passer encore au moins une année ensemble:-) Et la semaine dernière, Paul m’a appelée samedi après-midi, alors qu’il était en train de travailler sur son planning. Car il y a déjà une clientèle existante au studio, qui existe depuis quelques années, et tourne bien. Paul et Jules veulent la développer puisque maintenant ils seront deux et non plus seul comme l’actuel propriétaire. J’ai visité le studio, il y a deux espaces bien distincts, ultra équipés, de quoi pratiquer la musculation au moins aussi bien qu’à l’Usine. Une salle de bains. Serviettes, eau, café à discrétion, comme à l’Usine. Ils vont installer trois casiers, pour les élèves venant le plus souvent, Paul m’a dit que j’aurai donc le mien. Et ça c’est bien d’avoir un casier à demeure, c’est vraiment pratique.
Donc, je disais, samedi dernier, Paul et Jules travaillaient sur leur planning de rentrée, et se formaient au logiciel de facturation et planning avec l’actuel propriétaire. Et Paul m’a appelée pour me dire qu’ils allaient travailler du lundi au samedi cette première année. Enfin, au moins jusqu’à Noël, pour voir s’il y a de la demande pour ouvrir six jours sur sept. Donc, il m’a placée sur le planning du lundi au vendredi. Et ça c’est cool ! J’aurai donc mes cinq séances par semaine, et je récupère mes samedis.
Une semaine sur deux, je passerai tout mon samedi avec Chéri, et une semaine sur deux, carrément tout le week-end, sans coupure pour le sport. Et ça m’obligera aussi à faire moins d’heures au bureau. Mes horaires c’est 8h-17h et le vendredi 8h-12h. Comme je vous l’ai écrit plus haut, j’en fait bien plus. Mais dès le premier septembre, pour être au studio à 18 heures, je devrai partir à 17 heures réellement du bureau. Ainsi j’arriverai au studio vers 17h40, et j’aurai le temps de me changer tranquillement. Et le vendredi, je partirai à 13 heures au lieu de midi, pour ma séance au studio à 14 heures. Ainsi je ferai beaucoup moins d’heures sup’ au bureau, et ce sera très bien ainsi.
Ca c’est vraiment le très positif qui contrebalance de quitter l’Usine que j’aime tant. Et puis, il faut rester positive, je vais découvrir une nouvelle façon de travailler avec Paul, nous allons encore affiner nos séances. Nous en avons déjà pas mal discuté. Paul rentre de vacances mardi 22 août, il nous restera une grosse semaine à passer à l’Usine. Jeudi 31 août nous irons à l’Usine Opéra pour un ultime bilan sur la InBody, et passer du temps à parler de notre programme au studio, qui ouvre dès le premier septembre. D’ici la fin de l’année, il y aura aussi une InBody au studio, Paul et Jules sont en train de voir pour en louer une. Avec une location longue durée, ça fait un moins gros investissement de départ pour eux, et ça leur permettra d’avoir régulièrement les mises à jour, toujours plus précises. Donc, bilan de toutes les mesures le 31 août, et le suivant sera en décembre, au studio.
Je suis vraiment partagée entre excitation de cette nouvelle année que nous allons entamer, avec tant d’enjeux pour moi, mais aussi tant d’enjeux très très importants pour Paul. Il est très heureux de cette évolution pro, il avait envie depuis un bon moment maintenant d’avoir sa propre affaire, surtout avec Jules. Je suis tellement heureuse pour lui. Il m’a fait confiance en m’en parlant dès qu’ils en ont eu l’idée, j’ai suivi toute la progression, et ça me fait très plaisir de le voir heureux de pouvoir progresser ainsi professionnellement comme il en rêvait.
C’est une belle aventure, et je suis ravie d’en faire partie depuis le premier jour, il m’a dit avant de partir en vacances que notre équipe est incassable. Donc, comme je disais, je suis partagée entre l’excitation d’entamer cette troisième année où je vais consolider mes résultats physiques et psychologiques, ralentir le rythme du travail, et la peine de quitter l’Usine, l’endroit qui m’a permis d’initier les profonds changements en moi, et grâce auquel, en partie, je suis enfin en train de devenir celle que j’ai toujours rêvé d’être.
A suivre donc, je vous en parlerai naturellement au fur et à mesure. D’ici à la fin de l’année, je me rendrai compte si je me sens bien dans cette nouvelle configuration. A part ça, aujourd’hui, j’ai continué à vider, nettoyer, réorganiser la cuisine. Je me suis levée à 8h30, pris mon café avec Chéri. je n’avais pas faim, j’ai juste bu deux cafés.
La faim est arrivée vers 10h30, j’ai alors pris un shaker de protéines. A 13h30, j’ai mangé le reste de solylès de dinde d’hier soir, avec le riz et les carottes. Puis bu un café et mangé un peu de compote de pruneaux. Je m’en fais régulièrement, ça m’aide avec mon transit paresseux.