Oui… Moi qui depuis des années me restreins, mange tantôt trop peu, tantôt en excès, ne réussis jamais à stabiliser, à trouver un équilibre durable, depuis deux semaines je mange davantage. Cela fait déjà plusieurs mois que Paul me demande d’augmenter mes calories journalières, et je l’ai fait. Après l’opération, progressivement je suis arrivée à 1600 calories.
Oui ça paraît peu au regard des calories que je brûle (entre 2800 et 3300 par jour selon les séances de sport), de mon activité (beaucoup de marche en plus des séances de muscu), et de la vie tout simplement (l’énergie dépensée par le corps pour faire fonctionner correctement les organes, travailler…), oui ça paraît peu, mais déjà c’était beaucoup pour moi, psychologiquement. Pendant tellement d’années, j’ai consommé moins de 1000 calories, puis 1200-1300, qu’arriver à 1600 me faisait peur.
Peur de regrossir. Peur totalement irrationnelle, puisque le sport a notablement augmenté mon métabolisme de base, que j’ai une bonne masse musculaire, et que les muscles brûlent plus d’énergie que la masse grasse. Mais malgré tout manger, arriver à augmenter mes calories jusqu’à 1600 a été long, et terrifiant pour moi. Dans ces 1600 calories, 120g de protéines, 150 de glucides, 50g de lipides. Je parle là de grammes de protéines, lipides, glucides purs. C’est à dire que 120 grammes de protéines ce n’est pas 120 grammes de viande ou de poisson par exemple. Non.
100 grammes de poulet, c’est 22 grammes de protéines pures. 1 oeuf, c’est 6 grammes de protéines. Donc, 120 grammes de protéines, c’est beaucoup. C’est pour cela aussi que je prends en collation des shakers de poudre de protéines. Chaque shaker représente 23 grammes de protéines. La marque que je prends « Sync », est on ne peut plus naturelle, pas chimique. Je prends aussi dans cette marque des barres protéinées, qui contiennent 15g de protéines chacune, mais aussi plus de 10 grammes de glucides, là où un shaker n’en comporte que deux. Oui je vous abreuve de chiffres, c’est nécessaire pour que le plan alimentaire dont je vais vous parler vous semble clair.
Fin juillet, alors en pleine convalescence, je suis allée boire un café avec Paul, il m’a parlé de son nouveau projet. Il a passé en même temps que son diplôme de coaching sportif, un diplôme d’alimentation spécialisée. Il s’est ces trois dernières années consacré au coaching sportif, et souhaite aujourd’hui développer le coaching alimentaire. Sa spécialité est l’obésité. Faire sortir les gens de l’obésité en les suivant nutritionnellement. Vous connaissez ma passion pour tout ce qui touche à l’alimentation, alors je lui ai tout de suite dit que ça m’intéressait de tester son plan.
Et là il m’a dit « tu n’es pas assez grosse ». Comment vous dire à quel point cette réponse m’a stupéfaite, puis fait rire. Moi, pas assez grosse ? C’est bien la première fois qu’on me le dit. Nous avons repris notre sérieux et j’ai dit à Paul que maintenant que je suis à peu près dans la norme j’ai vraiment envie de faire baisser mon pourcentage de masse grasse. Avoir un corps défini, tonique, solide, fin. Alors il a accepté de me faire un plan alimentaire, bien que je ne sois pas dans sa « cible ». Un plan pour renforcer la masse musculaire et non pour sortir de l’obésité, puisque je n’y suis plus;-)
Cette conversation a eu lieu le 30 juillet, et j’ai commencé le plan le 26 septembre. Parce qu’entre-temps Paul est parti en vacances, puis a déménagé, et c’est du boulot de déménager, puis je suis à mon tour partie en vacances. C’est pour cela que j’ai commencé lundi 26 septembre, à mon retour de Lisbonne il y a deux semaines.
Paul a calculé mes besoins en glucides, protéines, lipides (GPL), en fonction de mon poids, ma taille, mon âge, mon métabolisme de base, mon score métabolique, mes dépenses énergétiques lors de nos séances, mes dépenses énergétiques de NEAT. Et également en tenant compte des index glycémiques. C’est pour ça par exemple que je ne mange pas les mêmes sortes de sucres lents le matin, que le midi, que le soir. Il m’a dit que j’allais manger plus, réellement plus.
Il a vu que ma peur de regrossir, bien qu’irrationnelle, est réelle, et s’est adouci. Il voulait au départ me passer à 2500 calories, ce qu’il estime encore trop peu, mais il a finalement opté pour moins devant ma peur, me disant qu’on augmentera progressivement. je consomme donc 150 grammes de protéines par jour, 150 grammes de glucides, 60 grammes de lipides. Ces besoins sont naturellement les miens, compte-tenu de tous les paramètres que j’ai cités au-dessus, ne peuvent pas s’adapter à tous.
Les calculs sont différents pour les uns et les autres. Habituellement, une personne de corpulence moyenne, faisant deux à trois séances de sport par semaine, avec une activité professionnelle peu intense, comme la mienne, consomme 1 à 1,2 grammes de protéines par kilo de corps. Paul m’en fait consommer plus de 2. Et en revanche, un tout petit peu moins de glucides que la moyenne. Je fais beaucoup de musculation, et le but est d’augmenter la masse maigre (musculaire donc), au détriment de la masse grasse.
J’attaque ma troisième semaine, Paul reprendra toutes mes mesures corporelles à un mois, et ajustera le plan. J’ai l’impression de manger comme un ogre ! Je me rends compte qu’en réalité depuis des années je mange trop peu. Ou je mange deux fois trop. Bref, je ne suis jamais dans les bonnes quantités pour avoir un poids stable. Espérons que cette fois sera la définitive.
Concrètement, chaque repas se compose, très classiquement de protéines, lipides, glucides, que je choisis dans la liste dressée par Paul. Il a établi, en tenant compte de ce que j’aime ou n’aime pas, la liste des aliments à IG bas ou moyen, et indiqué à chaque fois la quantité que je peux manger. Quantités très différentes selon les légumes que je choisis par exemple, ou selon les viandes, oeufs ou poissons. Les différences les plus notables sont dans les glucides, dont la liste est totalement différente entre le matin, le midi ou le soir. Quand je vous dis que j’ai l’impression de manger comme un ogre, par exemple, quand je mange des oeufs, ce sont deux oeufs entiers + deux blancs.
Moi qui me suis privée de bananes pendant des années car c’est très calorique, aujourd’hui, j’en mange deux fois par jour. En revanche, dans un premier temps, pratiquement pas de fruits. Uniquement le matin, et encore, pas avec n’importe quelle sorte de petit déjeuner, et seulement pamplemousse ou orange. Ca m’a toujours paru compliqué de manger selon les IG, là c’est plutôt ludique. Je le répète, c’est vraiment adapté à moi. Et en tenant compte de nos séances, qu’il connaît mieux que personne puisque c’est lui qui les conçois.
D’où par exemple beaucoup de bananes. Et d’oléagineux. Je fais trois repas par jour, plus deux collations composées de protéines en shaker ou en barres, banane et noix de pécan. Ce sera plus parlant quand je vous mettrai les photos de tous mes repas. En tout cas, je mange tellement plus… Et je m’affine, je le sens aux vêtements. On verra ce que ça donne en masse grasse et masse musculaire lors des mesures avec la balance qui mesure tout. A priori je vais aussi perdre quelques kilos, à voir…
Aujourd’hui, voici ce que j’ai mangé. A six heures ce matin, pancakes, c’est trop bon, moëlleux au possible. Je les fais la veille, et réchauffer quelques instants. J’ai trois petits déjeuners que j’alterne. Les pancakes, un gâteau de flocons d’avoine (trois minutes de préparation, deux minutes de cuisson), ou, plus classiques, oeufs, pain, pamplemousse. Chacun de ces petits déjeuners contient la bonne dose de glucides, protéines, lipides, et vraiment, le petit déjeuner est devenu mon repas préféré.
A dix heures, un shaker de protéines avec banane et noix de pécan. 13h30, pâtes complètes, tomates, aiguillettes de poulet. Cuisinées avec de l’huile d’olive, du paprika pour relever le goût. A 17 heures, barre protéinée, banane, amandes-noisettes-noix de cajou. Et ce soir, filet de cabillaud, riz complet, tomates cerises.
Naturellement, quand je ne suis pas à la maison, comme ce week-end, quatre jours de restos matin, midi et soir, ou si je déjeune avec des collègues, simplement j’essaie de m’approcher au mieux du repas habituel. Enfin, vous voyez, rien que de très simple. Il me semble justement que pour adopter une alimentation que l’on peut suivre longtemps, sans se lasser, la simplicité est de mise. Et l’organisation.
Savoir à l’avance ce que je vais manger, faire les courses pour la semaine et non au jour le jour pour éviter les improvisations hasardeuses, cuisiner un maximum d’avance. Car oui, pendant quelques mois, c’est moi qui cuisine, et non Chéri:-) Je veux respecter les quantités, les mélanges, au moins jusqu’à la fin de l’année ne pas déroger au plan. Je veux vraiment me débarrasser de cette masse grasse qui me dérange. Qui me dérange quand je cours, quand je fais des circuits cardio intenses…
Encore une fois, cela n’engage que moi. Tout le monde me dit que je suis bien, que je n’ai pas besoin de faire plus, que ma silhouette est jolie… Après m’être entendue dire pendant des années que je devrais faire du sport, que je devrais maigrir, que c’est dommage d’avoir un joli visage mais un gros corps, et j’en passe… Aujourd’hui on me dit attention tu as le visage creux, tu fais trop de sport, tu es plus musclée que les jeunes… Bref, que je fasse n’importe quoi, les gens ont toujours à y redire, alors moi, après m’être rendue malade pendant si longtemps de ces réflexions qui m’empêchaient de dormir, et bien aujourd’hui, j’ai décidé de ne plus jamais être malheureuse des réflexions, d’avoir le corps qui me convient, dans lequel je me sens bien, et ces quelques kilos de gras, oui ils me dérangent, et me gênent… donc, pendant quelques mois, c’est moi qui cuisine.
Evidemment j’en ai parlé avec Chéri, qui m’a dit que ça ne le dérange pas… Enfin un peu, car son amour passe par le fait de me nourrir, mais qui comprend que j’ai besoin, (pas juste envie, besoin) d’aller au bout de ma démarche une bonne fois pour toutes. Après vous avoir écrit les articles cet été sur mon obésité, je me suis rendue compte, plus que jamais, que je ne lâcherai rien, que je viendrai à bout de mes démons…
Je vous souhaite une bonne soirée. N’oubliez pas de prendre soin de vous.