
Plus de trois ans que je n’avais pas couru. Quand j’ai commencé avec Paul le 30 juin 2021, je lui ai dit que je souhaitais me muscler pour avoir le moins de masse grasse possible, et aussi que je souhaitais courir à nouveau.
Depuis mon opération du ménisque le 16 mars 2020, je n’ai pas couru. Je n’avais pas couru au moins un an avant de toute façon. J’avais beaucoup grossi, et mal au genou. J’ai été opérée le 16 mars 2020, in extremis avant le premier confinement. Je n’ai pas pu avoir de kiné, lors du premier confinement, tout s’est arrêté… J’ai fait toute seule mes exercices, avec l’aide de Philippe, en visio…
Et depuis tout ça, le poids, l’opération, je n’ai plus couru. Et je voulais me prouver qu’à nouveau je pourrais courir dix kilomètres. J’en ai tout de suite parlé à Paul, qui m’a demandé d’être patiente, de ne pas brûler les étapes pour ne pas risquer de me blesser à nouveau. Et pendant les premiers mois, nous avons enchaîné mobilité, circuits cardio, marche, marche, marche, mais ni muscu, ni course. J’avais décidé de faire confiance à Paul, et pas une fois je n’ai rechigné, j’ai fait très précisément ce qu’il voulait. Et fin novembre, un soir, après notre circuit cardio, il m’a dit, Allez viens, tu vas courir. Cinq mois après notre début.
Il m’a fait trottiner à 7km/h pendant dix minutes. Et chaque soir avant de commencer la séance, je courais cinq minutes. Et le lundi soir, Paul ne travaillant pas, j’allais courir, dix, puis 15, puis 20, puis 30 puis 45 minutes, sur le tapis à la salle. Et un dimanche matin je suis allée au stade. En revenant de ses vacances mi-janvier, Paul a commencé à me faire faire des fractionnés. De plus en plus rapides, de plus en plus longs. Aujourd’hui je fais des fractionnés à 13 km/h et quand je vais courir seule, je suis à 9,5km/h.
Chaque semaine apporte une toute légère progression. Chaque semaine nous faisons trois séances de musculation, deux séances de fractionnés, et le sixième jour, je vais courir seule. Il y a cinq ans, j’avais 49 ans, j’étais en forme, je courais dix kilomètres en 50 minutes. Ensuite j’ai enchaîné les blessures, j’ai fait le burn out et pris beaucoup de poids, ai été opérée du ménisque. J’ai reperdu tout le poids, et même plus, à force d’acharnement.
J’ai repris le sport, avec Paul, qui est plus qu’attentif au corps et du coup, aucune blessure en huit mois. Il m’a demandé beaucoup de dépassement, énormément d’assiduité, aller au-delà de ce que j’imaginais faisable, mais il sait précisément ce qu’il fait, et tout ce qu’il demande est faisable en fait, et sans blessure… Et s’il ne m’a pas fait recourir immédiatement comme j’en avais envie, il savait parfaitement ce qu’il faisait. Il m’a construit une condition physique comme jamais je n’en ai eue, et de fait, la reprise de la course s’est parfaitement bien passée, parce que nous avons auparavant passé des heures et des heures et des heures à travailler au renforcement des articulations, à l’élimination de la masse grasse… J’ai au début tout fait sans broncher, sans m’arrêter à ma fatigue, sans râler une seule fois même si les premiers exercices furent laborieux, usants, épuisants…
J’ai pleuré de mal, de fatigue, mais j’ai respecté la promesse que je m’étais faite à moi-même. Et en décembre j’ai demandé à Paul si c’était utopique de m’inscrire à une course de dix kilomètres le 13 mars. S’il pensait que je serais prête. Il m’a dit oui, bien sûr tu seras prête. Et nous avons continué à travailler. Et ma nièce s’est inscrite avec moi. Elle prépare le marathon de Paris, qui a lieu dans deux semaines. Et les semaines ont défilé à toute vitesse, et le week-end dernier, c’était le moment de la course.
Lou est arrivée de Lyon samedi matin tôt, a bu un café chez nous en venant déposer ses affaires, et est allée déjeuner avec des amies. Elle est rentrée en milieu d’près-midi, et nous sommes allées chercher notre dossard au Stade de France. Oui, cette course, « La grande Course du grand Paris » a cette particularité de commencer dans Paris intra-muros et de finir en Seine-Saint-Denis, carrément au stade de France. Qui a l’opportunité, à part les sportifs pros, de courir dans le stade de France ?
J’avais vraiment très envie de renouer avec la course à pieds avec cette course précisément. Nous sommes donc allées chercher nos dossards. Nous sommes rentrées juste à temps pour accueillir des amis qui habitent à Lyon. Hasard de calendrier, ils passaient ce week-end à Paris. Nous les avions invités à prendre l’apéritif en leur disant que malheureusement nous ne les garderions pas à dîner, car nous voulions nous coucher assez tôt, pour être fraîches le lendemain matin.
Ma nièce étant étudiante à Lyon, elle a été ravie de faire connaissance de nos amis, qui habitent à Lyon depuis très très longtemps, Chéri allait passer des séjours chez eux avant de me connaître, il y a de cela pas loin de 30 ans. Ils sont partis à 20h30, et nous avons dîné, d’une bonne assiette de pâtes. Nous avons passé une soirée toute douce, avons essayé nos petites « fantaisies » pour courir le lendemain, et nous sommes couchés à minuit. J’ai mal dormi, un peu d’appréhension de courir dix kilomètres.


Dimanche matin à 5 heures j’étais debout. Je n’ai pas mangé, juste bu un café. Impossible pour moi de manger avant une séance de sport, surtout de course, au risque sinon d’avoir le ventre en vrac… Lou s’est levée à six heures, et à l’inverse de moi, a pris un solide petit déjeuner. On est tous très différents avant une course. Nous sommes parties à un peu plus de sept heures, et dans le métro, j’ai mangé une banane, histoire d’avoir un petit pic de glucides. Nous sommes arrivées place de la République, déjà pleine de coureurs, circulation interdite. Nous sommes allées nous mettre dans le sas de départ, et tout à coup j’ai entendu mon prénom. Je me retourne, c’était un ancien collègue, qui faisait aussi cette course. Un jeune homme de moins de 30 ans, là avec son amoureuse. Nous avons un peu parlé, j’étais très contente de le voir, je l’apprécie beaucoup. Puis nous nous sommes prises en photo ma nièce et moi, avons un peu fait les folles, un peu surexcitées, et tout à coup, je me suis mise à pleurer.

Submergée par l’émotion. Emotion d’être au départ d’une course pour la première fois depuis si longtemps, émotion parce que j’ai pensé à mon père, tellement sportif et maintenant dépérissant dans un Ehpad. Emotion d’être là avec ma nièce, de partager tant de belles choses avec elle. J’ai envoyé une photo à Paul… Une à ma mère…
Et puis le départ de notre vague a été donné. J’ai enclenché ma montre, et c’était parti… Lou, pour qui c’était une petite sortie, puisque dans sa préparation du marathon, elle enchaîne les entraînements de 25 kilomètres, m’a dès le départ servi de meneuse d’allure. Les trois premiers kilomètres sont passés très vite, nous avons parlé presque tout le temps Lou et moi. Le parcours très agréable. Départ place de la République, puis nous avons suivi les canaux, et sommes sorties de Paris, toujours en suivant les canaux, avons traversé Aubervilliers, Saint-Denis et sommes arrivées au stade de France. Jusqu’au septième kilomètre j’étais vraiment très à l’aise, c’est la distance que je fais à l’entraînement, en 45 minutes. Les trois derniers un peu plus difficiles, d’autant que le dernier kilomètre, avant le stade, ça grimpe.
Quand nous sommes entrées dans le stade, à nouveau je me suis mise à pleurer. Cette sensation incroyable d’avoir retrouvé la forme, toutes les épreuves de ces dernières années surmontées, et faire un tour de piste du stade de France, ce n’est pas rien quand même. Lou m’a saisie la main en voyant mes larmes, m’a dit à quel point elle est fière de moi, de partager ça avec moi.
Et nous avons franchi la ligne d’arrivée, moi sanglotant, Lou souriant. Lou était affamée, elle a fait honneur au ravitaillement de l’arrivée, moi j’ai juste bu de l’eau. Nous avons reçu nos médailles, avons profité de l’ambiance du stade de France, savouré ces sensations, puis nous sommes tranquillement rentrées. En plus nous avons eu beaucoup de chance avec la météo. Il a fait très beau tout du long de la course, et à midi, à peine étions-nous rentrées qu’il s’est mis à pleuvoir pour le reste de la journée. Le chrono m’a un peu déçue. je pensais être prête pour faire ces dix kilomètres en une heure au bout de trois mois. Mais non, ces trois mois n’ont pas suffi, après plusieurs années d’interruption. J’ai mis une heure et sept minutes.


A peine avais-je terminé la course que Paul m’envoyait un message « Alors ? ». Je lui ai raconté comment ça s’était passé, et il était très très content. Donc encore une fois je me suis mise à pleurer quand il m’a dit comme il est fier de moi. Et il m’a promis que pour la prochaine course, oui je serai sous une heure. Je ne sais pas si je retrouverai un jour mon niveau de 50 minutes mis finalement, ce n’est pas bien grave.
Courir dix kilomètres en moins d’une heure sera déjà un immense bonheur. Et pour retrouver les 50 minutes, il faudrait que je m’entraîne plus, que j’aille courir en extérieur au moins deux fois par semaine en plus des fractionnés. Et ceci voudrait dire que je diminue la muscu. Or mon vrai plaisir, là où vraiment je prends mon pied c’est pendant les séances de musculation. Paul m’a transmis la passion. Il s’entraîne cinq fois par semaine, et c’est passionnant la découverte du corps, et tout ce qu’on peut en faire.
Alors en faire moins, non je n’en ai pas envie. Je crois que je vais garder la course à pieds en loisir et approfondir la musculation. Je me suis laissé toute cette semaine pour y réfléchir, et tout à l’heure j’en ai parlé à Paul. J’aime tellement les exercices de musculation, sentir mes muscles travailler, voir mon corps évoluer. Et puis de toute façon, l’opération décidera peut-être pour moi. Je ne sais pas combien de temps après avoir été opérée je devrai attendre avant de reprendre la muscu. Peut-être en attendant devrais-je me contenter de marche rapide… Enfin bref, chaque chose en son temps.
Ma prochaine course, c’est le 5 juin, d’ici là, on continue tout pareil Paul et moi. Cinq séances ensemble à la salle, trois muscu et deux fractionnés, une sixième seule à courir. Sauf cette semaine. Cette semaine, je suis particulièrement fatiguée. Je fais des crises pratiquement chaque jour. Et notamment mardi soir, une d’une intensité jamais atteinte, et plus longue que d’habitude, de 20 heures à minuit. J’ai cru que je ne m’en relèverais pas. Et j’ai cumulé les mauvaises nuits, alors que depuis plusieurs mois j’avais retrouvé un bon sommeil.
Alors nous avons fait nos séances avec Paul. Muscu pecs et triceps mardi soir, fractionnés mercredi soir, muscu jambes jeudi soir, fractionnés hier et muscu épaules, dos et biceps ce matin. Demain je vais à Reims donc bien sûr je ne ferai rien. Et lundi soir, jour où Paul ne travaille pas, je n’irai pas courir le soir comme d’habitude. Ce sera off également. Paul estime nécessaires ces deux jours de récupération. Il est essentiel en muscu notamment de respecter le processus de récupération, car c’est au repos que les muscles se développent. C’est pour cela aussi que jamais il ne faut faire travailler deux jours consécutifs le même groupe musculaire. Paul m’a aussi expliqué hier le concept de l’after burn effect. Et pourquoi je suis en sur-compensation cette semaine, ceci expliquant en partie ma fatigue.J’adore quand il m’apprend ainsi des choses.
Revenons donc à dimanche dernier, après la course. Nous sommes rentrées à midi, Chéri revenait juste du marché. Nous avions froid, le temps s’était brusquement refroidi avec la pluie, et soudain j’avais très faim. Nous avons pris notre douche, et avons bu un grand café avec une tartine et de l’houmous. Puis nous sommes allés au restaurant que j’avais réservé pour 14 heures.
Un restaurant italien que m’a indiqué Paul. Un beau et bon restaurant. Cadre superbe, passage Vivienne. Un endroit magiquement décoré. Et de la cuisine italienne comme j’aime, de bons produits, de bons assaisonnements, de l’ultra frais. Nous avons passé un moment merveilleux. Lou et moi étions surexcitées d’avoir couru ensemble, d’avoir couru dans le stade de France, et encore transportées par l’ambiance. L’ambiance des courses à pieds c’est quelque chose !!!!!!!!







Nous sommes rentrés à 16h30, et avons passé le reste de l’après-midi à ne rien faire. Nous reposer en regardant des vidéos rigolotes. Chéri nous a fait un délicieux dîner. Poulet rôti au four, avec petites pommes de terre, carottes et tête d’ail dans le plat. Lou est allée se coucher à 22 heures, fatiguée. Et c’est là que je me rends compte que marcher chaque matin et faire six séances de sport par semaine me donne une bonne condition physique, car finalement je n’étais pas plus fatiguée qu’après une grosse séance de sport. L’effort a duré une heure en fait. Alors bien sûr, il y a le fait d’aller au départ, de marcher pour nous rendre dans notre sas, marcher à l’arrivée pour rejoindre la sortie, l’excitation du jour précédent et du jour même. Mais ça allait.
Je me suis couchée à 23h30, et levée à 5h30. Lou s’est levée à six heures, son train pour Lyon était à neuf heures. Je ne suis pas allée marcher, j’ai préféré rester avec elle jusqu’à 7h15, nous avons petit déjeuné ensemble. Puis je suis allée au bureau. Et à nouveau la semaine a filé de folie, et nous voilà samedi.
Voilà mes z’amis, comment j’ai repris la course à pieds, quel bonheur. Pardonnez-moi de ne pas réussir à publier chaque jour, c’est difficile de tenir le rythme, en rentrant chaque soir à 20h30. Demain je vais à Reims voir mes parents. Je verrai aussi Lou, qui y est rentrée cette fin de semaine, et mon frère.


Je vous souhaite un très bon week-end. prenez soin de vous.
Bravissimo !!!!! Tu peux être fière de toi, yessssss 😀 championne qui ne lâche rien (vous êtes trop mimis toutes les deux, ça a dû être une sacrée expérience partagée) ☆
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Bravo !
J’espère que depuis il y a eu d’autres jolis week-ends, d’été ou d’hiver. Et des semaines sans trop de crises.
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Tout va bien?
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Je ne t’oublie pas.
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Tout va bien pour vous plus rien sur votre blog bises
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Une pensée pour vous.
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Deux mois… deux petits mots ?
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Une grosse bise, en passant.
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Je passe et…. tout va bien j’espère…
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Que faut-il penser de plus ce grand silence? S’ inquiéter ?
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Inquiète sans nouvelles depuis longtemps
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