Je voulais vous écrire…

Je voulais vous écrire la douceur de cette semaine. Beaucoup de travail, mais du beau temps, de la douceur ambiante. J’adore, quand je rentre du bureau à pieds vers 19 heures, voir les gens rire aux terrasses. Entendre le bruissement de la vie me fait me sentir bien.

Jeudi j’étais en présentiel au bureau, et pour une fois, je me suis pris une vraie heure de déjeuner. Je suis allée m’installer dans un café-brasserie à 10 minutes à pieds du bureau, et j’ai savouré ce moment. Etre seule, à l’intérieur, regarder les gens parler, rire, tout en me régalant d’un tartare de saumon accompagné d’une salade de tomates anciennes.

J’avais envie (besoin) de ce moment seule.

Le travail va reprendre de plus en plus en présentiel, et ça me rend très heureuse. Depuis des mois nous avons l’autorisation de venir sur site un ou deux jours par semaine. Mais non obligatoire, le distanciel à 100% était autorisé, comme le préconisait le gouvernement. Pas mal de mes collègues ont ainsi pris l’habitude de travailler de chez eux totalement. Je suis arrivée dans ce travail le 25 août 2020 et certains de mes collègues, je ne les connais que par visio. En plus comme nos bureaux sont en travaux, l’un de nos mécènes nous a prêté des bureaux, en proche banlieue (desservie par le métro). Je fais partie des cinq personnes qui peuvent continuer à venir dans nos bureaux habituels, mon Président aime me savoir là, et moi j’adore voir les travaux avancer, discuter avec l’architecte, ça va être magnifique. Nous nous y retrouverons tous fin août.

Je vais donc au bureau deux jours par semaine, le maximum autorisé. Je vois ainsi mon Président, ma DG, la DRH, le directeur des services généraux. La plupart de mes collègues n’ont pas envie d’aller dans les bureaux provisoires, et pratiquent le télétravail total. Mais depuis mercredi, les nouvelles consignes sanitaires sont de reprendre en présentiel deux, et même plutôt trois jours par semaine. Ce qui est assez brutal pour les salariés en télétravail depuis plus d’un an. Chez nous, pour une reprise plus douce, la DRH demande un jour au bureau par semaine jusque fin juin, deux jours du premier juillet au 31 août, puis quatre jours au premier septembre.

A compter du premier septembre, nous avons un accord de télétravail, autorisant un jour de télétravail par semaine. Chaque salarié a le choix de prendre ou non cet accord. Tout le monde chez nous l’a pris sauf moi. En effet, j’habite à 15 minutes à pieds du travail. Mais ce n’est pas la seule raison. J’en ai marre de trimballer ma sacoche avec l’ordi et mes dossier principaux. Et la raison principale est que si je prends un jour de télétravail, ce sera soit le lundi soit le vendredi et dans ce cas, mon ordi de boulot sera à la maison le week-end, et je me connais, chaque dimanche en fin d’après-midi j’irai voir mes mails pro, pour commencer à les trier, m’avancer pour le lundi. Je le sais c’est ce que je fais en ce moment. Et je ne veux plus le faire.

Je veux au contraire essayer de réduire mes heures. Donc ne pas avoir mon ordi pro à la maison. Déjà j’ai le téléphone pro en permanence sur moi, ça suffit. Et j’aime aller au bureau, pour bien différencier les choses. Quand je sors du bureau, c’est terminé, je n’y pense plus. Et puis le lundi et le vendredi au bureau ce sera d’autant plus agréable qu’il n’y aura pratiquement personne. La grande majorité de mes collègues a choisi le lundi ou le vendredi. D’autant que le vendredi nous ne travaillons que la matinée. Donc, en signant cet avenant à mon contrat concernant le télétravail, j’ai choisi télétravail occasionnel, jusqu’à dix jours par an. Ca peut malgré tout dépanner, une fois de temps en temps. Comme par exemple si nous partons en week-end, je télétravaille le vendredi, me déconnecte à midi et demi et hop on peut prendre un train très tôt dans l’après-midi. Oui, dix jours par an, dans mon cas c’est l’idéal.

En tout cas je trouve mon entreprise très à l’écoute et très réactive d’avoir mis cet accord en place avant même la fin du confinement et du télétravail obligatoire.

Je voulais aussi vous écrire ce chouette week-end. Vendredi je me suis déconnectée presque à l’heure, à 14 heures, et j’ai fait le grand rangement/désencombrement de l’entrée, le salon et la cuisine. J’avais prévu de me coucher tôt vendredi soir, car avec mes deux allers-retours à Reims le week-end dernier, j’ai enchaîné 12 jours à me lever avant six heures. D’ailleurs vendredi dès 20 heures je commençais à avoir les yeux qui se ferment.

Mais voilà que je me suis mise à regarder la demi finale de Roland Garros Rafael Nadal, Novak Djokovic. Et croyez-moi ça m’a bien réveillée. Un match d’une intensité invraisemblable, qui a duré plus de quatre heures, chaque point étant longuement disputé. Impossible de décrocher, quand le tennis atteint ce niveau de technique et de beauté, ça devient du grand art, et c’est magique de regarder un tel match. Je me suis couchée à minuit, très très réveillée et excitée, d’autant que c’est mon chouchou qu a gagné, détrônant ainsi Rafael Nadal. J’ai ensuite lu jusqu’à presque une heure du matin. Je n’ai pas vraiment fait la longue nuit récupératrice que j’espérais. Je me suis levée samedi à 9h30. J’ai pris mon café dans le calme, avec les chattes, j’aime ces moments où Chéri dort encore, avant que la journée ne démarre.

J’ai repris un café avec Chéri quand il s’est levé et nous sommes allés au cinéma très tôt, à la séance de 13h30. C’est tellement bien de reprendre nos habitudes, d’aller au cinéma notamment. Nous avons vu des bandes annonces de plein de films que j’ai envie de voir. Forcément, tous les films de 2020 et début 2021 vont sortir d’un coup, il y en a pour tous les goûts. Et pour une fois il y aura plein de films intéressants pendant l’été.

Nous avons vu Le discours.

Qu’en dire ? C’est la première fois je crois que je trouve un film chiant mais qu’en même temps je le trouve émouvant, parfois drôle. Certains passages m’ont mis la larme à l’oeil, me faisant penser à mon frère et moi, d’autres m’ont fait rire, mais dans l’ensemble j’ai trouvé qu’il y avait des longueurs maladroites. Bref, très mitigée. En revanche, jeudi soir prochain nous allons à l’avant-première d’Eiffel, avec Romain Duris, sur les Champs Elysées. J’ai une telle passion pour Eiffel, j’attends ce film avec impatience. Il dure deux heures et demi, nous n’avons plus l’habitude de sortir en semaine:-) Et dimanche prochain, nous irons voir Cinquième set avec Alex Lutz. Un an que ce film aurait dû sortir, que je me languis de le découvrir, j’admire tellement Alex Lutz et sa sensibilité, son talent, ce film a l’air incroyable.

Nous avons fait des courses en rentrant du cinéma, et à 16h30, de retour à la maison, je me suis allongée au frais dans notre chambre pour lire. Au dîner, j’ai « cassé » mes six semaines sans sucres ni féculents:-) Chéri a fait des croque-monsieur. J’en ai mangé un avec pain aux céréales, jambon blanc, comté, rondelle de tomate et rondelles d’oignon. Inutile de vous dire que je me suis régalée !!

Et après ce croque-monsieur, j’ai savouré un cône caramel au beurre salé. Délicieux.

Nous avons regardé un épisode de la saison 4 de Handmaid’s Tale, et enchaîné avec Marie Octobre. J’adore ce film ! Avec un casting éblouissant, ce film a formidablement bien vieilli. A mon palmarès avec Le repas des fauves. Je me suis encore couchée à minuit passé.

Ce matin, réveillée à 8h30, j’ai bu mon café au calme et Chéri s’est levé à neuf heures. Nous avons passé la matinée à faire le ménage. Après le grand rangement que j’ai fait vendredi, faire le ménage fut un plaisir. Enfin non, je déteste faire le ménage, mais le plaisir, c’est que c’est plus simple à faire quand tout est bien rangé. Et autant je déteste faire le ménage, autant j’aime quand je l’ai fait, que l’appart sent le frais, le propre. Après ce ménage nous avons pris notre douche et sommes allés déjeuner au petit quartier chinois du 18e arrondissement. Pas le vrai grand du 13e, mais le petit que j’aime tant, tout proche de chez nous.

Nous avons retrouvé avec bonheur le restaurant où nous allions au moins deux fois par mois.

Ce restaurant n’a aucune possibilité de terrasse et n’a dont rouvert que mercredi. Quel plaisir de retrouver le couple thaï qui tient ce restaurant, et reconnaitre certains habitués comme nous. Nous avons pris plusieurs petits plats à nous partager.

Et un café glacé pour moi, du thé glacé pour Chéri.

Nous sommes ensuite rentrés tout tranquillement. Il a fait aujourd’hui un temps absolument parfait. Ni trop chaud ni trop frais, un vent léger, bref, parfait. Et nous sommes donc rentrés pile pour la finale de Roland Garros. Et quelle finale !!!!!! Vendredi on a assisté à un troisième set d’anthologie. Là ce fut le cinquième set qui nous a tenus en haleine ! Quel mental ont ces sportifs ! Djokovic, mené deux sets à rien, qui est allé chercher au bout de ses ressources, physiques et surtout mentales. Comment ne pas admirer ces champions ?

Le jeune grec Tsitsipas, 22 ans, n’a rien lâché jusqu’au bout, pas un point, pas une seconde il n’a décroché. Respect messieurs. Quel bel exemple, que ça donne envie de se dépasser de voir de tels sportifs. Novak Djokovic, humble, élégant, fair play, sportif hors pair, qui travaille sans relâche pour parvenir à ses objectifs. Le seul a avoir remporté chaque tournoi du grand Chelem à deux reprises. Un des plus grands joueurs de tous les temps. Et un homme exceptionnel. Mon chouchou depuis plus de dix ans. La fin du match m’a rendue dingue, je sautais, je criais, et j’ai pleuré tant et plus de bonheur et d’émotion.

A 17 heures, ma nièce qui passait le week-end à Paris, est venue boire un verre a avec nous avant de rentrer à Reims. Elle a regardé une partie du match avec nous. Ca me fait tellement plaisir qu’à chaque fois qu’elle vient à Paris, même pour une journée pour voir ses amis, ma nièce trouve toujours une heure ou deux pour venir nous voir.

Oui voilà tout ce que je voulais vous écrire. Que de la douceur et du bien-être ce week-end.

Et tout à coup, tout cela est parti et ne me reste qu’un terrible goût de culpabilité dans la bouche. J’ai eu mon père au téléphone en toute fin d’après-midi. Il pleurait en me demandant quand je vais venir, qu’il s’ennuie de moi, que je lui manque. Depuis quelques semaines je ne vais plus à Reims qu’un week-end sur deux, et mon père s’en aperçoit. Il en est malheureux. Je culpabilise, j’ai terriblement honte, je me sens moins que rien de n’y aller qu’une semaine sur deux.

Et en même temps y aller toutes les semaines m’épuise et je ne pourrai pas tenir sur la durée, je finirai par faire des bêtises dans mon travail. Alors deux semaines sur trois serait le bon rythme ? Quoique je fasse je me sens mal. Mal par rapport à mon père, mal par rapport à Chéri. Je n’arrive pas à ne pas culpabiliser. Depuis le 21 avril 2020 je suis rongée je ne sais pas comment je ressortirai de cela. Comme dit Nietzsche « Ce qui ne me fait pas mourir me rend plus fort ».

Alors oui, je suis plus forte que jamais, mais à quel prix… Car aller à Reims est une chose, mais il y a aussi m’occuper de tous les rendez-vous. Réserver la navette qui vient chercher ma mère quand elle va voir mon père seule, gérer les comptes, être l’interlocutrice de l’Ehpad pour tous les soins de mon père. Plusieurs heures par semaine de démarches au téléphone… Je ne sais pas si je retrouverai un jour la tranquillité d’esprit et le repos. Sans compter les parents de Chéri qui commencent eux aussi à avoir des soucis sérieux de santé. Ma DG m’a dit que pour accompagner sa mère en fin de vie comme j’accompagne mes parents, elle a tout lâché, son travail, son mari… Moi je ne veux pas tout lâcher, bien au contraire…

Alors oui je voulais juste vous écrire du bonheur, mais ici j’écris tout, je ne fais pas de mystère de mes faiblesses, de mes failles, de mes chagrins.

Merci à vous d’être là, de me soutenir depuis de longues années. j’espère que vous avez passé un heureux week-end:-)

Une réflexion au sujet de « Je voulais vous écrire… »

  1. Cela fait bien longtemps que je n’ai pas commenté. Je vous suis toujours, contente d’avoir de vos nouvelles. Ce post est si gai, si plein de vie joyeuse, à l’exception de la fin où vous parlez de l’appel de votre père à qui vous manquez, d’autant plus que, si j’ai bien compris, votre relation est particulière : vous avez toute sa confiance, vous le faites rire et riez ensemble, vous le comprenez malgré ses difficultés à s’exprimer suite aux AVC et bien d’autres choses encore.
    Vous culpabilisez, comme je comprends et comme cela m’attriste. Vous faites au mieux sans vous ménager. Vous le dites vous-même, vous ne pensez pas pouvoir faire plus sans y laisser des plumes. Je me demande si, lors de votre prochaine visite à votre père, vous ne pourriez pas lui en parler. Peut-être pas du fait que vous culpabilisez mais de tout le reste, je suis sûre que vous trouveriez les mots pour lui redire tout l’amour que vous lui portez, comme votre coeur saigne en pensant à lui… et aussi ce travail vous convenant si bien, après tout ce que vous avez traversé de ce côté, et Chéri, et la nécessité de vous reposer et tout le reste. Il me semble que cela pourrait être apaisant pour vous deux.
    Je vous souhaite le meilleur à commencer par une bonne semaine et vous embrasse affectueusement.

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