
J’avais prévu de rentrer de Charleville aujourd’hui, de passer ce vendredi après-midi tranquillement avec Chéri.
De me détendre du mieux possible samedi, dimanche et lundi pour commencer ce nouveau travail mardi.
Juillet et août ont été éprouvants, plus qu’éprouvants nerveusement tant que physiquement avec ces allers-retours hebdomadaires à Charleville, alors ces trois jours et demi je me les réservais. J’ai besoin de reprendre des forces physiques et mentales si je veux réussit mon intégration dans mon nouveau travail. J’en ai un besoin vital.
Bon, tout n’est pas perdu, j’ai rendez-vous demain pour un soin du visage, une manucure, et lundi pour une coupe/couleur de cheveux.
Mais aujourd’hui en revanche, au lieu d’un bel après-midi dans les bras de Chéri, a été d’une tristesse sans nom. Je vous ai dit déjà je crois, que l’un des frères de Chéri, marié à une américaine, vit aux Etats-Unis. Nous les voyons environ deux fois par an. Ma belle-soeur américaine a un frère et une soeur. Son frère a fait le choix de vivre à Paris, où il réside depuis plus de vingt ans, est marié, a quatre enfants âgés de 18 à 6 ans. Je les ai rencontrés chaque année à la fête de Noël familiale. De même que les parents de ma belle-soeur, qui eux aussi vivent aux Etats-Unis, ils y ont toujours vécu. Vendredi dernier, alors que j’étais à Charleville, Chéri m’appelle, pour m’annoncer que le frère de notre belle-soeur, en vacances en famille à Chamonix est parti randonner le matin avec ses deux fils aînés. Que s’est-il passé exactement, je ne sais pas, toujours est-il qu’Edouaard est tombé, en faisant de l’escalade, d’une hauteur de 15 mètres, sous les yeux de ses deux fils aînés. 45 ans. Mort. Bien sûr je ne le connaissais que très peu, mais je connais très bien sa soeur, la femme du frère de Chéri. Et imaginer son chagrin, le chagrin de leurs parents, de sa femme, de ses enfants est indicible. Enfin, Chéri comme moi sommes bouleversés. Chéri a tout de suite appelé son frère, quelques instants, pour lui dire que nous étions là. Car… appels au Consulat pour que la famille puisse venir à Paris de Denver. Tout est plus compliqué que d’habitude en ce moment. En France… Et plus encore entre France et Etats-Unis. Bref… ils ont réussi à prendre un vol pour Paris après s’être fait tester Covid et obtenu un laisser-passer du consulat de Californie (alors qu’ils habitent le Colorado), et sont arrivés mercredi.
Et la cérémonie était aujourd’hui à 14 heures.
J’ai donc pris le premier train ce matin de Charleville, à sept heures, arrivée neuf heures à Paris.
Edouard était pasteur dans le 17e. Chaque année, toujours le samedi précédant Noël, il réunissait toute la famille chez lui, et chantait (et nous faisait chanter) des chants de Noël avec enthousiasme, d’une voix tonitruante, autour d’un sapin immense, garni de vraies bougies. Je ne suis pas croyante, mais ces réunions de Noël je les aime.
Pour la première fois de ma vie cet après-midi, je suis entrée dans un temple protestant.
La cérémonie a été émouvante. Duré plus d’une heure et demi. J’ai trouvé le message de la cérémonie positif, moins larmoyant que les cérémonies catholiques auxquelles j’ai déjà assisté. Ceci dit, la douleur est incommensurable. Et puis, nous n’étions guère nombreux (règles sanitaires obligent), tous masqués…
Il a été inhumé au cimetière dans lequel a été enterré en novembre dernier le fils de mon amie, son fils unique qui s’est suicidé. Ce cimetière commence à m’être trop familier et c’est tellement triste. 45 ans MERDE. Rien à ajouter à cela malheureusement.
La vie est si fragile. Depuis quelques mois, nous en avons des exemples tellement nombreux. Alors, plus que jamais, je vais prôner la bienveillance, l’amour de l’instant présent. Ne pas perdre ce temps si précieux à ressasser le passé, ni à se rendre malade pour ce qui risque d’arriver. Je sais qu’on dit tous cela à chaque drame, et puis la vie reprend son cours, nous oublions, nous redevenons indifférents, aigris etc etc etc…
Quant à moi, chaque décès, chaque coup dur autour de moi renforce mon hypersensibilité et me devient de plus en plus insoutenable… Je ne supporte plus le moindre conflit, je ne veux plus que les gens autour de moi parlent fort, vocifèrent, prononcent des mots méchants. C’est terminé, je ne laisse plus faire, je ne me laisserai plus traiter de…vilains mots. Chaque personne toxique, négative, critique, je ne prends même pas la peine de perdre de l’énergie à lui expliquer, je la raye de ma vie.
Et je cultive la gentillesse. Oui beaucoup se moquent de moi. Peu m’importe finalement, je préfère être moquée pour ma gentillesse que critiquée pour mon aigreur et ma méchanceté.
Quand je vois l’attitude de certains envers mon père par exemple, des proches qui le connaissent depuis plus de 60 ans et ne viennent pas le voir, alors qu’il est hospitalisé depuis plus de quatre mois, ce qui fait un chagrin fou à mon père, et tellement de peine à ma mère, et bien ces gens, je ne prendrai plus jamais la peine de les informer, et s’ils ne comprennent pas, tant pis… La roue tourne, la vie se chargera de leur expliquer dans quelques années…
Bref, ce devait être une journée tranquille, ce fut une journée de chagrin et d’introspection…
A demain, pour vous raconter de plus joyeuses et superficielles petites aventures. Soin du visage, manucure et macarons au programme:-) Passez une douce soirée.
Que dire. Le coeur se serre.
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Oh que oui le coeur se serre
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Que c’est triste !
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Tellement. Que dire ? Les mots manquent
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Je suis tellement attristée de lire ton écrit, comme je ressens et partage cette peine immense, et cette nécessité de savourer chaque instant. Pour ce qui est de la gentillesse, cultive, tu as tellement raison. Je suis toujours étonnée quand les gens me disent que j’ai toujours le sourire (je ne partage pas vraiment cette impression !) et puis je savoure, parce que c’est aussi ce que j’ai envie de partager de moi, des sourires, de la bienveillance, de la gentillesse.
Je t’embrasse.
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Ah ça me fait réellement plaisir de te lire ici tu sais !!!!!
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